L'horreur de 14/18
Un mazérien dans les tranchées
Paul Gaubert de Mazères, âge 33 ans,
Classe 1901 n° 47, Marié deux enfants.
Appelé comme réserviste de l’armée active entre le 05 aout 1914. Libéré le 07.03.1919. Durée du service 4 ans 7 mois et 3 jours.Affectation : Passé au 83 RI le 5 aout 1914 (Toulouse) , passé au 36 RI le 30 Septembre 1915, enrôlé au 129 RI le 11 Octobre 1915, brancardier le 1 mars 1917, parti en renfort le 14 septembre 1917, évacué blessé le 28 aout 1918. Rentré au dépôt du Havre le 3 Octobre 1918. Libéré le 07.03.1919
(Dans ce régiment se trouve à partir de 1915 René Coty, dernier président de la IV République)
Régiment |
Année |
Combats |
83 RI 36 RI 129 RI |
1914 |
premier contact avec l'ennemi le 22.08.1914 et est partiellement décimé. La 8.09 début de la Bataille de la Marne |
1915 |
Fin septembre 1915: Aisne, combats sous Brimont et tranchées de Courcy. |
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1916 |
Verdun/Douaumont |
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1917 |
Pose forcée |
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1918 |
l'Aronde ; Soissons ; Laffaux |
En fin d’année 1915 le 129 RI régiment délite a déjà perdu la moitié de ses
hommes.
En 1916, ce régiment se trouve dans le secteur des Eparges pour participer à la bataille de Douaumont, seule offensive importante de la 5e DI. Néanmoins aussi la plus terrible de toute la période de la guerre. Or, le tribut le plus lourd en pertes humaines y fut versé par le 129e RI, dont les combattants sont ainsi devenus l’incarnation de sa propre devise : « tenir ».
Les succès remportés à Verdun, et particulièrement la reprise de Douaumont, n’ont fait qu’illustrer davantage la réputation du 129e RI, alors devenu un « régiment modèle »! À cette bataille de Verdun il a cristallisé son image héroïque, non seulement aux yeux des généraux, mais également aux yeux de ses membres. Cette victoire sans doute a consolidé la fierté régimentaire et le sentiment d’appartenance. Le 129e est donc mis au repos à partir du mois de mars1917, pour panser les plaies et reconstituer les bataillons.
Carte postale écrite par PAUL GAUBERT,pendant cette période, cantonné dans la région parisienne et envoyée à sa fille de Mazères: Lundi le 23 Avril 1917
« Bien chère Elise, Je t’envoie cette carte pour savoir si tu reconnaitras ton papa au milieu des autres. Dans quelques jours je t’en enverrai une autre qui comprendra toute l’équipe sanitaire du 1er bataillon et une autre à moi tout seul. Ton papa qui te quitte en embrassant toute la famille Gaubert.»
Le 28 avril 1917
« Bien chère Elise ... Ton papa qui vient t’embrasser, et à bientôt vous revoir. »
Le 27 mai, le 129e est embarqué pour la région de Soissons afin de participer à la bataille de l’Aisne.
C’est dans cette phase que doivent être replacées les mutineries du 129e RI qui se succèdent. Les problèmes d’indiscipline commencent pendant la soirée du 28 mai 1917, lorsqu’un certain nombre d’hommes du 1er bataillon (dont Paul Gaubert est membre) participent à une manifestation.
Elle continua du 1er au 6 juin, et du 7 au 30 juin. Résultat : Les « meneurs » furent traduits en conseil de guerre et condamnés : 4 à la peine de mort (l’exécution a eu lieu le 28 juin 1917); 4 aux travaux forcés ; 14 aux travaux publics. En outre, 41 coupables ont été l’objet de punitions pluridisciplinaires.
La dernière phase de cette crise commence le 1er juillet et s’étend jusqu’en janvier 1918. En ce moment là le régiment est envoyé dans les tranchées en janvier 1918 sous le commandement de la 69e division d’infanterie.
« Souvenir de l’équipe du
3iéme Bataillon quand on est tous en marche pour les tranchées, le 12 Janvier 1918 » P. Gaubert
PS : L’aumônier a la barbe
Explication :
Engagée le 9 Juin 1918, sur l’Aronde, dans la Bataille du Matz, la 69e Division d’infanterie commandée par le Général Marie Louis Jacques Monroë, résiste aux attaques offensives répétées des troupes allemandes, puis se replie le 18 Juin 1918 vers Antheuil-Portes.
Les troupes engagés sont les : 129e, 151e, 162e et 267e régiments d'infanterie.
Le 5 juillet 1918 Gaubert Paul est cité à l’ordre de la Division :
Le 129e obtient la Fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre le 8 juillet 1918.
Paul Gaubert est aussi inscrit sur le livre d’or des soldats de Verdun sous le n°
D 15.604
ainsi qu’ à ‘l’ordre du 129e régiment d’infanterie dont le document est à
90 % illisible.
Décorations de Paul Gaubert entre 1914 et 1918
1) MEDAILLE DE LA GRANDE GUERRE. Citation à l’ordre de la 69e Division d’infanterie le 5 juillet 1918.
2) MEDAILLE INTER-ALLIEE dite MEDAILLE DE LA VICTOIRE
3) MEDAILLE DE VERDUN 21 FEVRIER 1916 On y lit la devise : " ON NE PASSE PAS ".4) LA CROIX DE GUERRE. Citation à l’ordre du 129e régiment d’Infanterie.
Ici avec deux "citations" (étoiles de bronze) Instituée par un décret du 23 Avril 1915 afin de récompenser les "méritants" et les familles des victimes. 5)
MEDAILLE MILITAIRE. Haute distinction militaire
Originalité : a été décernée à la fois à des soldats, des sous-officiers et des
généraux.
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Summa summarum:
Je suis trés fier de la mémoire de mon grand-père, de ses actions et de son courage. Néanmoins il ne faut pas oublier que cette guerre lui a provoqué, comme à beaucoup d'autres, un avenir moins glorieux avec 300 francs par trimestre (valeur 1962). La déche quoi!
Nonobstant je lui rends avec cette présentation l'honneur qu'il n'a jamais eu en son temps !
Il est décédé à Mazéres, en demandant un petit verre de muscat, à 85 ans au printemps 1968! Ce fut son dernier soupir.
Gloire à mon pépé !
Les raisins de la colère